Notre gouvernance

L’association porteuse du projet d’école a choisi de fonctionner collégialement, les responsabilités sont partagées et l’autorité est distribuée aux personnes qui n’ont pas de lien hiérarchique entre elles. Chacune est responsable d’une partie de l’activité de l’association et elles prennent ensemble les décisions importantes. 

Notre souhait est que l’équipe pédagogique ainsi que tous les organes de notre association fonctionnent en gouvernance partagée. Conscients que cela représente un véritable “chemin d’apprentissage” personnel et collectif, le Conseil Administratif ainsi que l'équipe pédagogique s'engagent dans une formation à la coopération avec l’école Fert’îles. Nous nous laissons le temps et la flexibilité nécessaires à l’atteinte de cet objectif. 

La mise en place d’une gouvernance partagée nécessite des réflexions et la rédaction d’un règlement intérieur afin de définir les notions de périmètre d’action, modalité de prise de décision, rôles et missions, processus d’inclusion et de sortie des membres… Cela sera réalisé dans les prochaines semaines. Ci-dessous à titre d’exemple:

Le Conseil Administratif de l’association est le garant du respect du Projet Éducatif et des obligations légales, tout en ayant en conscience son contexte sociétal. Il oriente l'association, et en est le décisionnaire stratégique. Initialement, le Conseil Collégial est composé des membres fondateurs de l’association. Par la suite, ce conseil sera composé de membres actifs proposés par le Conseil Collégial puis validés en AG.

Le Conseil Collégial sera soutenu par des groupes de travail (nommés “cercles”) dont les thématiques seront à définir en fonction des besoins. Chaque cercle sera représenté par un référent au Conseil Collégial. Quelques exemples de groupes de travail: Juridique et financier, cuisine et cantine, mobilier et ressources matérielles, ressources humaines et intervenants…

Le référent est là pour chapeauter chaque groupe de travail. Il est garant de la transmission et du lien entre son cercle et le Conseil Collégial. Il est possible de faire appel ponctuellement à des bénévoles extérieurs pour soutenir un cercle. La participation et l’engagement de chaque membre des cercles devra être définie en termes de temps et de présence dès son entrée dans le cercle. 

Notre cadre : L’espace de liberté

L’association reconnaît le cadre suivant comme étant le sien et le Conseil Collégial s’engage à faire de son mieux pour le respecter. 

Le Conseil Collégial est garant du respect de ce cadre. L’équipe pédagogique, lorsqu’elle sera constituée, devra également adhérer et s’engager à appliquer ces principes. Articulés les uns avec les autres, ces principes permettent de créer un espace d’échange serein pour un partage libre et fructueux.

L’espace de liberté est évolutif, il peut être modifié, discuté, remis en question, amélioré au fil du temps en fonction du contexte, des besoins des membres…

Avant de demander aux autres de l’appliquer, chaque membre se l’applique d’abord à lui-même. Ce cadre est riche car il est réciproque : “je m’applique ces principes, et les autres se les appliquent. Au sein du groupe, nous nous soutenons les uns les autres pour appliquer ces principes”.

Le cadre ainsi créé permet de nourrir la confiance entre les membres et des membres en eux-mêmes afin de pouvoir rendre visible ce qui doit l’être et garantir un partage apaisé et riche. Enfin, ce cadre demande de l’indulgence envers soi, envers les autres, et de l’entraide dans sa pratique, ce qui n’est pas toujours facile.

 

Chacun en est garant :

Cet espace de liberté fonctionne grâce à l’engagement des participants. Si chacun s’engage à le respecter, il devient alors un outil pour le groupe. Chacun est légitime et libre de s’y référer quand c’est nécessaire.

 

Bienveillance :

Bienveillance sans complaisance. Bienveillance envers moi-même et envers les autres. La bienveillance, c’est aussi de l’honnêteté, savoir dire non, savoir dire quand quelque chose ne va pas, savoir s’écouter… C’est regarder les autres, se regarder soi, avec son cœur.

 

Souveraineté :

Je peux prendre des décisions avec légitimité, dans un périmètre donné, selon le contexte. Je suis souverain de mes émotions, de mon bien-être, de ma parole, de ma présence. Je peux décider de partir d’un endroit si je n’ai rien à y (ap)prendre et rien à y partager.

 

Écoute active, curieuse et bienveillante :

J’écoute sans réfléchir à ma potentielle future réponse. Qu’est-ce qui amène l’autre à penser ça ? Comment comprendre son point de vue ? Comment dialoguer ensuite ? J’essaie de rejoindre l’autre là où il est. J’écoute la personne comme si elle pouvait m’apprendre quelque chose qui pourrait changer ma vie. 

 

Co-responsabilité :

Lors d’un moment partagé, je peux choisir d’être dans une attitude passive, consommatrice...ou je peux décider d’adopter une posture d’acteur de chaque situation ! Nous sommes tous responsables de l’énergie d’un groupe, de ce qu’il s’y passe et je suis inclus dans ce “tous”. Qu’est ce que je mets en place pour prendre un rôle actif, tant par ma parole que par mes actes ? 

 

Parler en son JE :

Parce que “on”, c’est contestable. Parce que “on” me déresponsabilise. Je ne parle que de ce que je connais vraiment : mon point de vue et mon ressenti. Je parle de moi, j’assume mes propos. Je ne fais pas de mon propos une vérité générale. Cela apporte de la force à mon propos et laisse de la place à celui des autres. 

 

Rendre visible : 

Rendre visible ses observations, ses ressentis, ses besoins. Afin de ne pas laisser de place à la projection, aux interprétations, de constater sans juger et de traiter les problèmes rapidement (amélioration continue). La meilleure façon de savoir ce que l’autre pense ou ressent, c’est de lui demander. La meilleure façon pour que l’autre me comprenne, c’est de m’exprimer.

 

Parler avec intention :

Je réfléchis avant de parler, plutôt que de parler avec réaction. Prendre un temps de silence (de “centrage”), une respiration avant de s’exprimer peut être très précieux. C’est “perdre du temps pour en gagner”. Je me demande pourquoi j’ai envie de parler. Pour apporter au groupe ? Pour nourrir mon ego ? Et si je ne parlais pas, que permettrait mon silence ?

 

Pour et pas contre :

C’est penser “ce serait mieux avec...” plutôt que “ce serait mieux si…”. J’avance sur ce qui est présent sans aller instinctivement contre. De cette façon, je limite le nombre de propositions et je fais un premier pas vers l’action. Je pourrais toujours itérer en chemin ! 

 

Confidentialité :

Je respecte la confiance que m’accorde l’autre. Cela permet une plus grande authenticité. Si j’ai un doute, je peux demander à la personne si son information est confidentielle. Si j’ai envie de dépasser cette règle, alors je me questionne : quelle est mon intention quand je partage une information qui ne vient pas de moi, potentiellement confidentielle ? Et qu’est-ce que ça me fait, quand quelqu’un partage des informations venant de moi, qui étaient confidentielles ?

 

Discussions fertiles :

Si mon intention dans une conversation est de convaincre l’autre et que son intention est de me convaincre, nous n’irons pas bien loin. Refuser le débat c’est s’ouvrir à n’accepter que des discussions fertiles pour s’enrichir et se grandir ensemble. J’écoute ce que tu m’apportes et je te présente mon point de vue. Nous nous enrichissons tous les deux sans lutter. Je ne cherche pas à avoir raison et à te prouver que tu as tort.

 

Confiance :

En partant du principe qu’ici, individuellement, chacun se sera engagé, comme moi, à s’appliquer ces règles, à les incarner et les respecter au mieux, alors je peux me sentir dans un cadre de confiance. (Source: l’école Fert’îles en CC-BY-SA)